IA, y a-t-il un loup ? L’intelligence artificielle en question

C’est un fait, l’intelligence artificielle prend une part de plus en plus importante dans nos quotidiens. Que ce soit pour rédiger une simple lettre, recueillir un avis éclairé avant un achat important par exemple, ou tout simplement générer une image marrante à partager avec ses amis, les utilisations de ChatGPT, Meta AI, Google Gemini, Midjourney ou encore Adobe Firefly sont nombreuses. Vous remarquerez d’ailleurs que tous les géants du web ont saisi sans traîner le virage de l’intelligence artificielle, non sans intérêt plus ou moins avoué. Mais, au-delà de ces utilisations, avez-vous la moindre idée du « coût » engendré par le recours à l’IA ? Car non, ce n’est pas un univers tout beau, tout rose… On en parle dans cet article (qui, promis, n’a pas été rédigé par l’IA 😉 ) !

Le coût énergétique

Une requête textuelle simple et ne nécessitant qu’une réponse courte, adressée à une IA telle que ChatGPT, est peu énergivore en soi. Cela serait équivalent, en comparatif de consommation d’énergie, à une ampoule LED que l’on éclairerait 1 seconde, soit environ 0.02 Wh. 10 requêtes à ChatGPT consomment quant à elles l’équivalent d’un e-mail envoyé sans pièce jointe (50 requêtes pour un e-mail envoyé avec pièce jointe).

Prise de manière individuelle donc, il est certain que de poser des questions et s’amuser à piéger l’IA ne génère que « peu » de pollution en soi. Le problème devient cependant nettement plus préoccupant quand cela se cumule, lorsque nous sommes des millions à le faire chaque jour, à coup de dizaines de requêtes par individu… Et surtout, quand nous demandons à l’IA de nous générer des images (cf. la mode récente des starter packs) l’addition devient sacrément salée :

  • Une image simple générée par exemple par Dall-E consomme jusqu’à 10 Wh, soit l’équivalent d’une ampoule LED éclairée pendant plus d’une heure
  • Une image générée en HD par l’IA consomme jusqu’à 50 Wh, soit l’équivalent en consommation de 10 recharges complètes de votre smartphone…

Un usage modéré et raisonnable semble donc nécessaire. Sachez d’ailleurs qu’il est inutile de sortir les formules de politesse : les bonjours, mercis et autres au revoirs sont autant d’incitation inutiles, pour le coup, à générer des réponses (inutiles également) de la part de l’IA… Bin oui, car une IA, même si elle nous semble humaine quand on discute avec, ne possède pas de sentiments, et ne saura guère se souvenir de vous si un jour les machines se soulèvent et nous traînent en esclaves ! (à prendre au second degré, naturellement…)

 

La récupération de vos données personnelles

L’autre préoccupation engendrée par la démocratisation de l’intelligence artificielle, c’est celle de la fuite de données. N’oubliez jamais qu’une IA possède toujours un créateur, et très très souvent ce créateur est une entreprise ou un groupement d’entreprises (principalement américaines, mais pas que !). Lorsque vous vous adressez à l’IA, et même si la discussion peut vous paraître intéressante et constructive, vous vous devez de garder une certaine distance vis-à-vis des informations, en particulier personnelles, que vous allez lui livrer. En fait, vous devez agir a minima comme vous le feriez sur les réseaux sociaux : évitez de trop en dire sur vous-mêmes, votre identité, vos centres d’intérêt, votre travail, etc…

Dans une discussion avec l’IA, il n’y a pas vraiment de clause de confidentialité, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous, comme on peut l’entendre dans certains films… Les données sont ainsi facilement collectées par les annonceurs pour vous proposer de la publicité ciblée par exemple, ou pire, pour pratiquer de l’espionnage industriel, si vous vous mettez par exemple à dévoiler sans trop y réfléchir des données sensibles liées à votre activité…

 

Le trucage des informations, l’usurpation d’identité et la manipulation

Enfin, et on en a régulièrement l’écho dans l’actualité, l’intelligence artificielle est également parfois utilisée à des fins malveillantes, pour vous berner. On a déjà tous vu des vidéos de deep fake par exemple (parfois sans le savoir !), ces vidéos de plus en plus réalistes où l’on fait tenir, par exemple, à un président de la République des propos qu’il n’a jamais tenu… À l’heure où j’écris ces lignes, nous ne sommes pas encore entrés en campagne présidentielle, donc la période se prête un peu moins au besoin de manipulation de certains… Il n’en demeure pas moins de la nécessité d’être vigilant sur ce que l’on peut entendre et voir sur Internet, et de ne pas tout prendre pour argent comptant !

En parlant d’argent comptant, parlons des brouteurs, qui eux, sévissent toute l’année. Hé bien, le moins que l’on puisse dire, c’est que ces usurpateurs ne manquent pas d’imagination et ont bien saisi au vol les possibilités de manipulation offertes par l’IA. L’histoire qui a récemment défrayé la chronique est celle d’un faux Brad Pitt ayant réussi à arnaquer une française à hauteur de 830 000 euros.

Naturellement, face à ce genre de piège, on ne pourra que conseiller de rester raisonnable et vigilant, et de ne jamais, jamais faire confiance dans ses échanges et discussions sur Internet…